I/ Définition et épidémiologie des kératites

La kératite est une inflammation de la cornée se manifestant par différents signes cliniques tels que des douleurs oculaires, une gêne, une sensibilité accrue à la lumière, un larmoiement ou encore une rougeur au niveau de l’œil ainsi qu’une baisse d’acuité visuelle au long terme. ⁽²⁾ Pouvant être de plusieurs types, la kératite concerne environ 23 000 personnes en France dont les formes plus fréquentes sont la kératite bactérienne et la kératite herpétique. ⁽⁸⁾

II/ Étiologie et facteurs de risques

La plupart du temps d’origine traumatique (blessure) ou infectieuse (bactérienne, fongique, parasitaire, virale) les kératites peuvent concerner les couches superficielles de la cornée, on parle alors de kératite ulcéreuse, ou bien, plus rarement, les couches profondes, on parle de kératite interstitielle. ^(2,3,4)

Parmi les principaux facteurs de risques de développement des kératites, on retrouve le port de lentilles de contact associé, la plupart du temps, à une mauvaise utilisation des lentilles, de leur étui ou des produits d’entretien. Une mauvaise hygiène d’entretien des lentilles peut également être en cause (baignade en piscine, rinçage à l’eau du robinet, boitiers sales…) et le port prolongé ou nocturne peuvent amplifier les risques d’affections. ^(1,5) Il arrive également que la kératite soit due à un corps étranger ou survienne à la suite d’une opération de chirurgie oculaire.⁽⁷⁾

Semblable à une coupole, la cornée est un composant essentiel de la vision. C’est à travers elle que passe la lumière qui pénètre l’œil. Ce « hublot » de l’œil est un tissu non vascularisé composé de plusieurs couches qui jouent chacune un rôle essentiel à son bon fonctionnement et dont les 3 principales sont (de l’intérieur vers l’extérieur) : l’endothélium, le stroma et l’épithélium.(6)

III/ Les 4 types de kératites infectieuses

Les 4 kératites infectieuses sont les suivantes : bactérienne, fongique, amibienne et herpétique. Chacune ayant une origine, une épidémiologie et un diagnostic spécifique.

• Kératites bactériennes : ces infections correspondent à l’infiltration de la cornée par des micro-organismes (bactéries) suite à un ulcère d’origine infectieuse. Une inflammation est également associée, provoquant une atteinte des tissus de la cornée. Si elles ne sont pas rapidement prises en charge, il peut en résulter des séquelles et une baisse définitive de l’acuité visuelle. ⁽⁵⁾
• Kératites fongiques :ces kératites, ou kératomycoses, sont caractérisées par l’invasion par des champignons opportunistes, de cornées déjà pathologiques. Elles peuvent également survenir après un traumatisme végétal (un corps étranger dans l’œil) et leur diagnostic est souvent long à être posé. ⁽⁵⁾
• Kératites amibiennes : très rares mais aussi très graves, les kératites amibiennes sont proches des herpès cornéens. À la fois pathologie infectieuse et immunologique, elles évoluent longuement avec diverses atteintes et peuvent amener à des séquelles oculaires variées. Elles se développent souvent suite au contact d’une amibe avec une cornée lésée. ⁽⁵⁾
• Kératites herpétiques : affection cornéenne la plus fréquente, la kératite herpétique survient lors d’un contact avec le virus de l’herpès (plus connu pour causer les « boutons de fièvre »). Tout comme l’herpès labial, la kératite herpétique peut être récurrente (tous les ans) et entraîner au long terme une opacification de la cornée.⁽⁹⁾

IV/ Les règles de prévention

Lorsque l’on porte des lentilles de contact, il est impératif de bien connaître et respecter les règles de bonne utilisation et les mesures d’hygiène associées, qu’elles concernent les lentilles elles-mêmes, le boitier ou encore le produit d’entretien. L’éducation par l’ophtalmologue et le suivi oculaire sont particulièrement importants chez les patients concernés. ^(1,5) Pensez notamment à respecter les règles suivantes :

• Ne jamais utiliser d’eau du robinet ou minérale pour nettoyer ou rincer les lentilles ou leurs étuis.
• Retirer ses lentilles de contact en milieu humide type : piscine, sauna, douche, jacuzzi, lac, etc.
• Respecter la durée du port défini avec votre ophtalmologue et ne pas dormir avec vos lentilles sans son accord.
• Ne jamais remettre une lentille endommagée.
• Vider vos étuis lors du port des lentilles, les laisser sécher et ouverts. ⁽¹⁰⁾

Références

1) https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/d890c69cd544ad44017dbb1ec61ae626.pdf
2) https://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/k%C3%A9ratite/14025#:~:text=Sympt%C3%B4mes%20et%20signes,si%20l'atteinte%20est%20centrale.
3) https://www.em-select.com/article/762537
4) https://www.drugs.com/health-guide/keratitis.html
5) https://www.em-consulte.com/em/SFO/2015/html/file_100018.html
6) https://www.gatinel.com/recherche-formation/la-cornee/
7) Infection oculaires – Audrey Giocanti & Lise Qu Avicenne
8) https://campus.vidal.fr/recommandations/1841/infections_oculaires/la_maladie/
9) https://www.ophtalmologie-bicetre.fr/centres-de-reference-maladies-rares/keratites-herpetiques-et-zosteriennes-recidivantes/
10) https://www.sfo.asso.fr/files/files//FICHE-INFO-PATIENT_/63_Lentilles_pour_correction_ametropie.pdf